Because ... Maybe i love you ... Maybe you love me ?

Une légère brise soufflait dans cet immense champ faisant danser les épis de blé dans un mouvement à l'unisson. Telle une symphonie, ces vagues qu'ils formaient comme une masse uniforme. Ils suivaient tous le même mouvement, sans un seul écart. Ensemble, unis. Le ciel quant à lui était habillé de quelques nuages qui jouaient avec les rayons du soleil éclairant les collines irrégulièrement. Ces rayons qui réchauffaient doucement, agréablement le blé. Et il y avait les arbres aussi, des pommiers, dont les fleurs commençaient à éclore et qui habillaient les branches tel un manteau nuageux, aérien. Et puis, il y avait moi. La jeune fille, timide, au beau milieu d'un champ.  Je marchais lentement, sans bruit, enfouissant en moi la souffrance. Quand on souffre intérieurement on a envie de se faire souffrir, physiquement. C'est pour ça que sur les traces de mon passage, le sol était noyé de sang. Je n'ai jamais été comme ça. Il faut croire que les gens changent. Ma robe légère, rose comme les pétales était finalement teinté de rouge. Pied nu je marchais sur les épis rasé de blé. Mes yeux s’embuaient de larmes tandis que mon poing se serrait par intermittence. Pourquoi ? Pourquoi ? Un cri brisa le silence suivi par un envol de centaines d'oiseaux. Ça ne vaut pas la peine. Pas la peine de se battre. De se battre pourquoi ? Tandis que les larmes coulaient sous mes joues et le sang sur mes jambes striées de coupures, mon cœur battait irrégulièrement contrairement à mes pas qui suivaient une démarche mécanique. Je n’ai plus aucune envie de me battre, de lutter contre quelque chose d’invincible en moi. Je n’arrive même pas à me dire que c’est moi. C’est moi qui ai fait ça … Je n’y arrive plus. Mes pieds et mes jambes meurtris me faisait souffrir mais je tentais de ne pas y porter attention. Soudain je fus prise de vertige. J’y vois flou, je ne marche plus droit. C’est presque comme si j’étais … Ailleurs. Un pas, deux pas … Et je m’écroule au sol. Je n’y vois plus rien. Mes yeux à l’encontre de mon envie se ferment. Mon souffle devint rauque.

Because ... Maybe i love you ... Maybe you love me ?

La fin de l'été approchée, les blés avaient été coupés et je marchais, dans le but de me distraire, de ne plus penser à toutes ces choses que je devais faire, que j'avais à faire et que je n'est pas fait... Je regardais ce champ qui s'étendait à perte de vue, et ce magnifique paysage qui m'entourait, le soleil se couchait, sa couleur doré m'envahissait, j'étais exténué, mais j’avançais. Chaque jour, ce champ me procurait une joie immense mais ce jour-là, j'avais comme l'impression d'être... Ailleurs, d'être parti. Je voulais m'asseoir, regarder ce champ qui m'entourait à perte de vue et rester jusqu'au coucher de soleil, la nuit me ramènera au présent. Quand je m'assis est voulu jouer comme un enfant avec les bouts de blés rasés, je me rendis compte que j'étais entourée d'une mare de sang. Mes yeux parcoururent l'immensité du champ et je vis qu'un chemin de sang traversé le champ, je décidait de le suivre... Pendant que je longeais ce chemin, j'imaginais toute les possibilités, un meurtre, un suicide ou alors une personne décédée, je sais, si il y a eu un meurtre ou un suicide, il y a forcement une personne décédée mais je n'arrive plus à réfléchir, ces événements me surpasse. Je ne sais plus quoi faire, faut-il que je continue à suivre ces taches de sang ou que je m'en aille comme si je n'avais rien vu. Pendant que je réfléchissait aux conséquences de mes actes présents, mes yeux se baladait sur l'étendu du champ, c'est alors que je fus surpris par une ombre. Au fur et à mesure que je m'approchais de cette ombre, je me rendais compte que c’était le corps d'une jeune fille, oui, une jeune fille, mais qu'est ce qu'elle était belle. Je rassembla tout mon courage et m'avançais devant la fille étendue, elle respirais.. Je n'étais pas douée en sauvetage mais je savais qu'il fallait que je lui parle. Ne sachant pas trop quoi dire, je me demandais si elle étais encore consciente. J'allais dire le mot que l'on entend le plus souvent au téléphone, ce n'étais sûrement pas le mot approprié mais au moins, je saurais si elle était consciente.

- Tu m'entends ?

Because ... Maybe i love you ... Maybe you love me ?

- Tu m'entends ?

Quelqu'un ... J'aurait voulu pouvoir lui répondre mais c'est comme si mon corps ne m'appartenait plus. Je n'arrivait mais pas à bouger ma main. Je suis comme prisonnière de mon corps. J'aurais jamais du faire ça mais ... J'ai pas pu résister, après tout il a du souffrir encore plus. Je m'en veux tellement. Si je mourrais ça ne serait pas si terrible après tout. Au moins je ne ferais plus souffrir personne. Je senti une main se poser sur mon épaule et me secouer gentiment. Quelqu'un s’intéresse vraiment à moi. C'est bizarre personne ne s'inquiète jamais pour moi. J'entendais sa voix, une voix de fille. Mais elle me semblait lointaine. J'aurais tellement voulu dire juste un mot, histoire de rassurer tout le monde. Me rassurer moi même en quelque sorte. Rien. Mon corps ne semble plus m'appartenir. Je ne sait plus. J'ai en même temps tellement envie et tellement peur de mourir. Qui se préoccuperait de moi si je restait en vie ? Soudain sans m'en rendre compte ma main s'était refermé sur une tige de blé plus longue que les autres. Est-ce un signe du destin ? Ouai non j'ai jamais cru au destin de toute façon. Enfin bref. Si j'ai bougé peut-être que je pourrais parler. Dans un élan d'espoir j'ouvrit la bouche et tenta de dire quelque chose.

- Je ...  oui.

Rien que ces simples paroles m'avaient coûtés. Ma bouche était sèche et ma gorge me brûlait. Sûrement un effet secondaire d'une hémorragie. D'ailleurs je ne savais toujours pas si je saignait toujours. Certainement, vu la profondeur des entailles. Je tenta d'ouvrir les yeux. Au début je ne vu que du flou, des formes, des amas de couleurs. Tout s'assombrit soudain. Petit à petit les formes devinrent plus précise et je distingua bien que vaguement la silhouette de la fille qui m'avait parlé. Mon corps fut secouer d'un spasme tel une décharge électrique. Mes muscles s'étaient inconsciemment  contracter. La douleur qui m'avait parcouru m'avait fait pousser un petit cri de douleur. Je me sentait coupable. Coupable de faire vivre une situation si désagréable à quelqu'un. Elle devait se sentir impuissante face à ce qui ce passait. Je leva les yeux vers elle, un éclat de culpabilité dans le regard.

Because ... Maybe i love you ... Maybe you love me ?

- Je... Oui

Ouf, vous ne pouvez pas savoir à quel point je suis soulagée qu'elle soit consciente, vous imaginez si elle avait été dans le coma, il aurait fallu que j'appelle les pompiers, les gendarmes, non ça c'est pas nécessaire, bref, je béni le seigneur qu'elle soit consciente ! Je ne suis pas faite pour les actions, moi j'aime quand tout est prévu, quand on sait ce qu'on doit faire à l'heure où on doit le faire. J'aime quand tout est carrée et tout est dans la monotonie, quand ça sort de mes habitudes je suis perdue, je ne sais plus quoi faire, je suis tout simplement paniquée. Alors, quand j'ai découvert cette traînée de sang, je ne savais pas quoi faire.
Cette fille est super belle, une bombe. Bref, elle est trop belle, elle à l'air de regretter déjà d'avoir marcher sur les blés coupés, j'aime cette fille, son regard m’impressionne, j'ai envie de la connaître, malgré ses yeux fermés, ses jambes toutes éraflés rouge de sang, elle me paraît gentille, attentionnée... Elle est toute faible et on a l'impression que chaque parole ou geste qu'elle fait sont tres difficile, et lui coute beaucoup. Elle a l'air d'avoir mon âge ou à peine un peu plus, elle à l'air de culpabiliser sur ce qu'elle a fait, je dois l'aider, je dois lui prouver qu'on peut faire des choses quand on est mal mais qu'elles sont toujours rattrapable, qu'on peut prouver qu'on est pas toujours comme ça.... On peux se rattraper, maintenant, je sais ce qu'il faut faire, j'ai mes plans, il faut que je lui remonte le moral et que je l'aide après tout, je vais peut-être découvrir qui elle est vraiment...

- Je vais te relever

Because ... Maybe i love you ... Maybe you love me ?

- Je vais te relever

Sans un mot mais dans un cri plaintif je me releva à l'aide de la main de la jeune fille. Je commençais à y voir plus clair, non pas pour penser, seulement voir. Je m’appuyais sur elle pour marcher tandis qu'elle m'avait proposer d'aller nous asseoir à l'ombre pour parler. Oui aucune logique à aller nous asseoir à l'ombre alors que la nuit tombe mais on s'en fou de toute manière la seule ombre qu'i y a là c'est un arbre et monter dans un arbre la nuit c'est classe. D'accord aucun commentaire sur la logique qui fait que ... BREF. Je l'aime bien cette fille. Mes jambes me faisait souffrir, mais de moins en moins quand même. A chaque pas je remarquait que j'avait en faite créé une mare de sang autour de moi. Je commence enfin à bien me rendre compte de la gravité de mes actes et à les regretter. Imaginez ce que j'aurais fait, enfin plutôt ce que je serait devenue si cette fille n'avait pas été là ? Je pense que je serait morte. En ça n'aurait pas été si grave que ça car de toutes manières personne ne s’intéresse à moi. J'aurais pu faire des choses plus grave, comme tuer à nouveau quelqu’un. Quoi que j'ai quand même bien tenter de me tuer. Quand j'y repense en fait je ne voulait pas me suicider mais me faire souffrir. Pourquoi ? Je sait pas. J'avoue que c'était assez débile comme idée mais j'était franchement désespérée. C'est bizarre car depuis qu'il y a cette fille je me sent mieux. Rien que sa présence ... Enfin bon, depuis que j'ai pensé tout ça, on est arrivées à l'arbre et elle est en train de m'aider à monter sur la branche la plus proche. Au bout de quelques secondes de bataille acharné j'ai enfin réussi à atteindre le lieu tant attendu. Une fois sur la branche je commençait vraiment à fatiguer. Je lui désigna demanda à l'aide d'un petit geste ainsi qu'une phrase si je pouvais légèrement m'allonger sur elle.

- Je peux ?

OMG *^* J'adore ses yeux. Bref je rajouta au cas où hein :

- Au fait je m'appelle Selena et toi ?

Je me sentait bien ici, contrairement à quand je suis avec d'autres personnes. Tout me plaît chez cette fille.

Because ... Maybe i love you ... Maybe you love me ?

- Je peux ?

Je sursauta en entendant ses paroles et me demandait si elle m'avait véritablement parler. Cette fille me plaisait, son regard si perçant me faisait rêver à un nouveau monde, je voulais passer le plus de temps avec elle, je voulais profiter d'elle tout simplement. J'aime cette fille et je veux apprendre à la connaître.

- Au fait je m'appelle Selena et toi ?

J'aime son prénom, en faite, j'aime tout de elle !

- Euh, je m'appelle Nila, c'est bizarre mais au moins, c'est unique !

Elle me regarda avec un sourire, ce sourire me donna bien plus que tout les sourires du monde, elle était magique, et me donnait tout ce dont j'avais besoin ! Nous voilà sur l'arbre, elle sur mes genoux, elle était fatiguée, exténuée mais elle est toujours aussi charmante ! Elle est belle, si belle ! Je me sentais bien avec elle, j'avais l'impression qu'elle était mon double, mon similaire, j'ai l'impression que l'on va s'entendre à merveille et que l'on se comprend, ce qui est déjà le cas, j'ai l'impression de comprendre tout ce qu'elle ressens, ce qui la poussait à se faire souffrir. J'aimerais en savoir beaucoup plus sur elle... Je décida de poursuivre la discussion.

- On est bien ici ?!

Je suis envoûtée par ses yeux et ses sourires, je n'ai pas envie de la quitter...

Because ... Maybe i love you ... Maybe you love me ?

Pendant ce long silence, je me rend compte que je me sens si proche d'elle, mais le comble est que je ne connais rien d'elle à part son prénom. Je ne sais même pas pourquoi elle est a voulu se suicider, pourquoi elle est partie de chez elle (si elle a un chez elle) pour ne plus jamais y revenir ? Sur notre arbre perché, on est seul au milieu de ce long champ de blé, on est si impuissant dans le monde. En ce moment là, la seule chose à laquelle je pense c'est à elle, cette fille si mal en point et qui pourtant me plait tellement. Elle m'inspire confiance.

Je respire et prend mon temps, je choisi mes mots judicieusement, je m'approche d'elle et dit :

- Je t'aime Selena.

Je suis sorti qu'une seule fois avec quelqu'un, j'étais petite, je me rappelle seulement que c'était un garçon. Peut-être que j'aime les filles, je ne sais pas. Tout ce que je sais, c'est que quand je l'ai vu, j'ai eu un coup de foudre. Ne connaissant rien d'elle, je veux seulement si elle m'en laisse la chance l'aider à surmonter ses problèmes pour éviter qu'elle gâche sa vie et surtout pour qu'elle vive heureuse.

Elle me fixe d'un regard malicieux. Vous ne pouvez surement pas comprendre comment il a été dur pour moi de dire ces deux seuls mots. J'attend sa réponse et ... Je la vois pleurer, qu'est ce que j'ai fait ? Alors, prise d'un élan de folie, je m'empresse de lui essuyer moi-même.Elle me regarde alors, les yeux embrumés, et me sourit. Elle hoche la tête et je comprend qu'elle n'a pas la force de me dire qu'elle m'aime elle aussi. Fatiguée, Selena se couche sur mes genoux et s'endort paisiblement, comme si son acte était oublié. Moi, je continue à la regarder passionnément et fixement comme si jamais je voudrais me séparais d'elle.